Je suis toujours étonné de notre capacité à comprendre ce qui nous arrange
même si les choses que l’on espère sont totalement paradoxales. Avoir le beurre et l’argent du beurre, si ce n’est pas plus…
Je parle toujours de cultiver une relation sécuritaire et de pleine confiance pour développer la coopération avec nos chiens. C’est ce que je communique au quotidien, sur mon site, en rendez-vous et « visiblement » ce pour quoi on me contacte (ou pas).
Petit rappel : la coopération est une démarche volontaire. Elle est dénuée d’exigence, d’obligation et de fait de sanctions. Elle se construit progressivement car elle nécessite l’accord de l’animal. Elle passe forcément par une relation basée sur l’absence de rapport de forces et sur le libre arbitre.
« On veut bien coopérer, mais faut quand même qu’il fasse ce qu’on veut…»
Alors comment dire…à partir du moment où l’on exige, où l’on intimide, où l’on menace, on instaure de fait un rapport de forces. Quand notre quotidien est fait de la crainte d’une punition, où l’on fait preuve d’autorité, il y a subordination et ça, c’est totalement incompatible avec l’idée même de la coopération.
Oui, même quand « on n’a plus besoin » de crier ou de frapper, il y a intimidation. Même lorsque la menace suffit il y a intimidation. Oui l’intimidation est une VEO. Oui, la violence n’a pas besoin d’être physique pour être une violence.
Viser l’entre deux n’est pas possible. Chercher à coopérer quand ça arrange et continuer d’exiger de l’autre côté est incompatible : même un tout petit peu, même si « c’est pas grand chose de lever un peu la voix ou de faire mine de».
Cela revient à tirer aux deux bouts de la même corde. Ça ne fonctionne pas et ça finit forcément par céder à un moment donné. Tout simplement car l’un fait appel à des mécanismes sociaux et l’autre à des mécanismes de défense.
On ne peut donc pas cultiver les deux en mêmes temps
La coopération se construit, elle s’instaure en commençant par répondre aux besoins de son chien, en lui permettant de s’exprimer, en cherchant à comprendre pourquoi il fait ce qu’il fait. Elle s’exprime dans le consentement. Pas en cherchant à le contrôler.
C’est un cheminement qui demande du temps. Du temps pour instaurer de la confiance, du temps pour que notre chien ait envie de faire, du temps pour partager des choses, qu’il apprécie de faire des choses avec nous. La coopération demande un véritable investissement relationnel et surtout, un changement de regard.
Elle demande de sortir de ses croyances, sortir de sa propre éducation, de s’interroger sur soi, sur son propre besoin de contrôle. Nous remettre en question. Coopérer et subordonner sont deux chemins bien distincts que l’on ne peut emprunter en même temps. Le choix nous appartient.