A l’heure où on parle de plus en plus du chien comme un être vivant sensible et sentient, il est pourtant paradoxal de constater que l’on se focalise quasi-exclusivement sur le fait de le faire obéir (peu importe la méthode). J’avoue que c’est quelque chose qui me dépasse et qui me donne parfois l’impression d’être en décalage avec la société…
Pourquoi diable ce besoin irrépressible de contrôler l’autre ? De le soumettre à ce qu’on veut qu’il fasse…
C’est quelque chose que je me suis toujours refusé de faire (au grand damne de mon banquier…Didier, si tu me lis ) car il y a des choses bien plus importantes qu’apprendre à faire des assis-coucher ou supprimer/modifier un comportement qui dérange l’humain et uniquement lui…
Parfois, le chiot (ou le chien adulte) est à peine arrivé depuis quelques jours qu’on s’étonne qu’il ne réponde pas à son nom, à assis/coucher, au pied ou pas bouger
De : déjà ça s’apprend … mais vous, est ce que ca vous sert vraiment dans votre équilibre de vie de savoir vous assoir ou de faire la statue en restant immobile ? Bah je crois pas
De : laissez le atterrir quoi. Il a pas encore ses repères qu’on essaye déjà de lui dicter son existence !
La relation dans tout ça ? Aux oubliettes. Sauf que c’est pas en insistant, en créant encore plus d’insécurité que ça va mieux marcher. Il est là l’essentiel. Qu’il se sente bien.
A vouloir un chien clef en main qui se pilote comme une voiture téléguidée, on loupe une bonne partie du job. On oublie que la gestion émotionnelle est la base de TOUT. Sans ça, pas d’apprentissage. Sans ça, bonjour les problèmes de comportements.
Lorsqu’on me parle de ce chien qui « course des chats et faudrait qu’il arrête » alors même qu’on dirait un diable de tzamani en intérieur, j’ai envie de dire commençons par là.
C’est illusoire d’espérer gérer de la prédation si notre chien est perché h24 et qu’il n’arrive jamais à se poser.
Non, vous n’obtiendrez jamais le calme en le surexcitant puis en lui imposant de s’arrêter d’un coup d’un seul. Derrière l’apparence, vous aurez même obtenu l’inverse. Un chien prêt à exploser dès qu’il pourra y retourner.
Travailler sur les émotions ça fait souvent moins rêver. C’est probablement mon plus gros handicap pour me « vendre » d’ailleurs.
Sur le moment, on se demande à quoi ça sert d’accompagner aussi graduellement puis on se rend compte à quel point ça se répercute sur tout le reste. À quel point notre chien arrive progressivement à le faire tout seul.
Ça donne un chien équilibré qui sait compter sur lui même et sur les autres en cas de besoins. Ca donne un chien apte à communiquer et à se réfréner naturellement car il sait comment faire (et non pas ce qu’il ne doit pas faire).
Bien sûr qu’on pourra lui apprendre des trucs pratiques en plus. Mais à mon sens, c’est pas une priorité.
Alors arrêtons de prendre le chien pour une machine qu’on pourrait mettre sur pause. Arrêtons d’attendre qu’il soit livré préprogrammé avec toutes les fonctionnalités du parfait chien obéissant (y’a des très bons robots chez king jouet pour ça )
Il y a tellement plus à construire avec lui que de vouloir l’exhiber à tout prix. Et ça débute par établir une relation basée sur la sécurisation