Aujourd’hui je voulais vous parler d’étiquettes : celles que l’on attribue à nos chiens, nos enfants, les autres d’une manière générale.
« Têtue », « méchant », « gentil », « tyran » et probablement la plus fourre tout, celle du chien « difficile ».
Une étiquette qui fait porter au chien un poids colossal sur ses épaules. Une étiquette qui bien souvent amène l’humain à serrer la vis, à faire preuve de fermeté ou encore à justifier de violences sous prétexte que c’est « pour son bien ».
Le choix des mots que nous utilisons est loin d’être un hasard. Pourquoi donc « difficile » ?
Est ce que c’est parce que les situations sont « difficiles » à gérer pour le chien ?
Ça c’est une certitude, mais je pense que le choix de cette étiquette renvoie à bien d’autres choses sous-jacentes.
N’est-ce pas « Difficile » pour l’humain qui vit avec ce chien ? Je pense que l’on s’approche déjà plus de la raison.
En ce sens, cette étiquette fait parfois porter au chien le poids de NOTRE difficulté. Notre difficulté à le comprendre, notre difficulté à l’apaiser, notre difficulté à vivre à ses côtés.
Le chien « difficile » bouscule. Il bouscule nos croyances, nos habitudes. Il nous fait grandir et nous remettre en question. Il nous montre nos propres limites pour mieux les transcender.
Le chien « difficile » nous apprend à gérer l’émotionnel qui nous fait tant défaut. Il fait ressurgir tout ce que l’on enfuit depuis des années à l’intérieur de nous.
Le chien difficile nous apprend à lâcher prise et à dépasser nos éternelles quêtes de surperfection, de surperformance.
Il nous renvoie à nos peurs, à nos angoisses, à nos colères que l’on s’interdit d’exprimer, tout comme les petits instants simples de bonheur que l’on s’interdit d’apprécier.
Il nous fait prendre du recul sur nous même.
Il nous renvoie à nos propres étiquettes, à nos conditionnements, à notre propre éducation.
Il nous renvoie à nos traumas, à nos blessures qu’il faut d’abord panser pour enfin repenser tous nos schémas.
En nous apprenant à enfin mieux nous connaître, le chien « difficile » fait clairement un job de thérapie (bien malgré lui d’ailleurs).
Alors à tous les chiens « difficiles », on vous aime comme ça. Et surtout, merci d’être là.