J’ai l’impression que de plus en plus de clients arrivent avec un certain bagage théorique. Ce qui est plutôt cool !
Arrivent toujours sur le tapis, les sacro saints exercices d’auto contrôles … mes favoris
Alors tant qu’à faire, j’ai décidé d’innover et de partir dans la métaphore.
« Les autocontroles, c’est comme une envie de pisser. C’est pas parce que tu sais te retenir que t’as plus envie. Et plus tu te retiens, plus ton envie elle grandit. »
« Oui, logique »
« Bon alors c’est vrai que c’est bien pratique pour NOUS un chien qui se retient indéfiniment de faire pipi ou de piquer ton morceau de fromage sur la table. »
« Oui mais il a toujours besoin de faire en gros »
« Voilà, donc le piège c’est qu’il apprend tellement bien à se retenir que tu vois plus ou trop tard qu’il a envie. ».
« D’accord mais il faut bien qu’il fasse quand même. »
« Exact, du coup dans le principe tu lui autorises mais pas trop et tu le stoppes pendant qu’il fait surtout. »
« Mais ça fait super mal de bloquer un pipi »
« Tout juste. Comme de se retenir tout le temps. Prendre sur soi en permanence c’est pareil. »
« Et du coup, vaut mieux rien faire ? »
« Oh que si on fait des trucs. On va déjà apprendre à communiquer avec lui. Dans les deux sens.
Puis on va s’attarder à développer toutes ses compétences émotionnelles car son petit corps et sa petite tête sont pas du tout mature encore.
Grâce à ce qu’il communique, on va pouvoir l’accompagner à redescendre quand il est trop haut et qu’il sait plus faire. En gros plus on raccompagne vers un état où il sait réfléchir plus on développe sa résilience.
C’est un peu comme une plante, plus tu l’arroses, plus elle pousse. Faut-il arroser la bonne. »
« Euh … la resilience ? »
« Pour aller à l’essentiel, c’est un peu ta capacité à revenir à un état de sécurité et de paix intérieur. ça ne veut pas dire que tu peux pas ressentir un peu de colère, mais que tu es capable de revenir à un état émotionnel où t’es encore en capacité de réfléchir plutôt que de subir tes émotions et de t’emporter. C’est aussi ce qui te permet de te remettre d’un choc gros émotionnel. »
« Et ça se travail ? »
« Alors ça dépend de plein de facteur, dont des facteurs génétiques et épigénétiques. Mais ça dépend aussi des liens que l’on crée avec ceux qui s’occupent de nous petits et de si on nous oblige à prendre sur nous ou pas tout le temps.
Le but ça va être de répondre aux besoins physiologiques et émotionnels de notre chien pour qu’il se développe en ayant confiance en nous ce qui lui permettra de prendre confiance en lui et de devenir autonome.»
« Et pour connaitre ses besoins ? »
« C’est là que la boucle est bouclé. Il va falloir qu’on apprenne à communiquer chien et surtout qu’on rencontre qui est notre chien.
Découvrir sa vraie personnalité avec ses émotions, ses humeurs, ses préférences etc qu’on s’intéresse à ce qu’il fasse et qu’on l’accepte tel qu’il est. Et ça c’est parfois beaucoup de remise en question pour nous.»
Au final, la vraie vie amène bien assez de situations frustrantes comme ça. On peut bien se passer d’en rajouter une couche